Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a annoncé sa démission ce lundi 22 septembre 2025 en fin d’après-midi, devant la Conférence des présidents, mettant un terme à une séquence politique marquée par de vives tensions et des accusations de mauvaise gouvernance.
Cette décision intervient à la veille d’un vote crucial en plénière, où les députés devaient se prononcer sur une série de pétitions visant à destituer Kamerhe et plusieurs membres de son bureau. Ces pétitions, portées notamment par des élus de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), dénonçaient une gestion opaque des finances parlementaires, le blocage du contrôle parlementaire et un manque d’alignement sur les priorités du pouvoir en place.
Un départ sous pression
Malgré une défense énergique menée lors des auditions des 19 et 20 septembre, Vital Kamerhe n’a pas réussi à convaincre une majorité de députés. Son plaidoyer, axé sur sa loyauté envers la nation et son engagement aux côtés du président Félix Tshisekedi, n’a pas suffi à désamorcer les critiques. Certains observateurs y voient une manœuvre politique orchestrée pour affaiblir son influence au sein de l’Union sacrée, la coalition majoritaire.Des irrégularités dénoncéesLe camp Kamerhe avait tenté de faire invalider les pétitions en pointant plusieurs irrégularités : présence de signataires non-députés, doublons, et signatures jugées non authentiques. Toutefois, la commission spéciale dirigée par le député Peter Kazadi a jugé les pétitions recevables, balayant ces objections. Vers une recomposition du bureauLa démission de Vital Kamerhe ouvre désormais la voie à une réorganisation du bureau de l’Assemblée nationale. Le premier vice-président, Isaac Tshilumbayi, assure l’intérim en attendant l’élection d’un nouveau président. Cette vacance pourrait relancer les débats sur la réforme institutionnelle et la lutte contre l’impunité au sein du Parlement congolais.
Enjeux politiques majeurs
Au-delà de la personne de Kamerhe, cette crise révèle les fractures internes de la majorité parlementaire et les luttes d’influence à l’approche des prochaines échéances électorales. Le départ du président de l’Assemblée nationale pourrait rebattre les cartes dans le paysage politique congolais, où les équilibres sont plus que jamais fragiles.
Obed kanyinda
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